Je voudrais répondre à cette simple question : les bébés doivent-ils pleurer ?
Ca te met mal à l’aise, ça te chagrine que ton bébé pleure, heureusement que l’on a du mal à se désensibiliser de ce côté-là ! Tout le monde autour de nous le voudrait bien d’ailleurs, qu’on arrête de réagir aux manifestations de désespoir de nos bébés, mais ça nous tord de l’intérieur, et tant mieux, ça nous pousse au moins à agir pour le mieux être de notre enfant.
Les pleurs sont un signe, signe qu’il y a eu une souffrance juste avant, et ils se manifestent pour rééquilibrer la situation, ce sont des mécanismes de régulation physiologique. Au mieux quand un bébé pleure ses parents cherchent la source de sa souffrance, essaient de le réconforter, à cet âge là il y a vraiment de nombreuses raisons de souffrir en particulier quand on ne vit pas contre sa mère.
Il arrive que l’on ne trouve aucune solution, le bébé va pleurer et le mieux que nous ayons à faire je crois c’est de l’écouter, d’être proche de lui, de lui donner notre attention aimante.
C’est pour moi toujours un deuxième choix concernant les bébés, ils n’ont pas vraiment le choix et sont totalement dépendants de nous, nous leur DEVONS protection et soutien, à dix huit mois un enfant commence à faire des expériences par lui même, et à vivre les conséquences de ces expériences, s’il tombe qu’il pleure, qu’il fait cela avec ses parents, tout ira bien, il ajuste de lui même son état intérieur, s’il est frustré et qu’il vit une crise de rage, nous pourrions avoir la même attitude d’écoute et d’acceptation.
Nous continuons à leur devoir soutien et protection dans le respect de leur jeune personne et l’amour désintéressé.
Les pleurs seront toujours là, pourquoi vouloir les éviter ? Je vois beaucoup de parents qui « mentent » à leurs enfants dans le but d’éviter leurs émotions, avec la meilleure volonté du monde d’ailleurs, mais en attendant ce message faussé et confortable, on peut en prendre l’habitude et mentir à chaque fois qu’une manifestation de tristesse ou de colère montre le bout de son nez. La vie quotidienne est faite de petits détails qui s’accumulent, au bout du compte ce sont ces détails qui finissent par donner une coloration à l’accompagnement de nos enfants.
Vouloir éviter les émotions, les problèmes, n’est pas anodin, on empêche l’autre de vivre une partie de ce qu’il est, de ce qu’il ressent. Nous sommes priés de vivre amputer d’une partie de nous mêmes, nos parents ont fait cela avec nous, c’est pour cela que c’est compliqué à affronter pour nous cette question des émotions, mais lorsqu’on regarde la vie sur le long terme, on se rend compte que les pbs évités aujourd’hui, les émotions non écoutées, se manifesteront toujours sous une forme ou une autre, il n’y a qu’à se regarder dans une glace et surtout se laisser éprouver tous les sentiments inconfortables que nous pouvons vivre pour se rendre compte à quel point nos souffrances passées tirent les ficelles. Nous avons la possibilité de faire autrement pour nos enfants, c’est une chance à saisir je crois, même si ce ne’st pas confortable, qui a dit que la vie était confortable ?
Dans le même paquet j’ajoute que la séparation pour un enfant de cette âge c’est une sacrée souffrance, qui lui est imposée, que peut-il faire d’autre que pleurer ? Il y a peut-être des moyens d’aménager la séparation pour la rendre moins difficile pour lui, mais elle ne correspond à ces besoins de bambins. Même si elle est fortement banalisée par la société.
Cette idée qui nous dicte que c’est normal de se séparer pour aller travailler, se marie assez bien je trouve avec celle qui voudrait nous faire croire que lorsque nous décidons de rester avec nos enfants pour les « élever » nous ne faisons rien du tout, effectivement si c’est pour ne rien faire pourquoi vivre avec nos enfants ?
Ces formules toutes faites nous intoxiquent, et c’est dommage.
Catherine Dumonteil Kremer