J’ai quatre enfants et j’ai testé pour vous la fermeté. Par habitude, réflexe ou croyance, parce qu’une très vieille dame que j’aimais beaucoup enfant m’avais dit «Il faut être sévère mais juste», pour ne pas me laisser marcher sur les pieds, et même par paresse (parce que l’obéissance demande beaucoup moins d’énergie qu’une éventuelle négociation). Je l’utilise encore trop souvent alors que je le sais : chez moi, ça ne marche pas.
Si, bien sûr, j’obtiens que mon plus jeune fils se couche, que le deuxième se brosse les dents, que l’aîné éteigne la lumière… Mais la peur s’installe, et même si c’est un tout petit peu, c’est déjà trop.
Fermeté, un mot à la mode
Les publications autour de la parentalité « bienveillante » ou « respectueuse » fleurissent ces derniers mois. Par intérêt personnel et dans le cadre de mon implication dans PEPS, je suis amenée régulièrement à en lire un certain nombre, en commençant souvent par la philosophie des auteurs présentée sur les sites.
Je suis surprise de voir combien la peur règne en maître dans bon nombre d’entre elles. Et une peur en particulier écrase toutes les autres : la peur du laxisme, ce fameux laxisme que, telle la paille, on ne voit jamais que chez le voisin. Une solution est souvent préconisée pour lutter contre ce fléau qui dévasterait nos villes et nos campagnes : la fermeté.
Voilà, tout est dit, il faut être respectueux mais ferme, aimant mais ferme pour que nos enfants soient bien cadrés, connaissent les limites et ne s’aventurent pas à les dépasser, sinon… Sinon quoi d’ailleurs ? Punitions pour les uns, sanctions pour les autres, tout dépassement de limite doit être réprimé.
Quid du vécu de chacun, des comportements inadaptés pour cause d’incompréhension de la règle ou d’immense chagrin qui empêche l’enfant de bien fonctionner ? Rien…
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